a l'histoire db VEANCE, [i56oJ                 6*5
Sur la mort du connestable à la. journée de Sainct Denys (0 le io novembre 1567 :
Fubure qui cadit adverso, aversoque, fugitne .-Non, verum in mediis hostibus ille cadit.
[1569] Louis prince dc Condé, genereux et magna­nime s'il en fut oncques, se trouvant si engagé dans la bataille de Jarnac,qui se donna le i3 mars 1569, qu'il faloit de necessité fuyr ou combattre, encor qu'il l'ût fait par l'avis de son conseil et de l'admirai, hazarda avec peu de forces une bonne partie de sa noblesse, et joua par même moyen à trois dez toute la cause ( qui sont tres grandes fautes en un chefde guerre, et qu'il ne peut faire qu'une fois). Mais son grand cœur en fut cause, aimant mieux y laisser la vie comme il fit que de reculer, usant de ces mots quant on luy en parla : «Ja « Dieu ne plaise qu'on die jamais que Bourbon ait fuy « devant ses ennemis ! » Et fut pris prisonnier par Dar-gence, gentilhomme qui etoit tenu à ce prince de la vie, et qui fit aussy ce qu'il put pour le lui rendre ; mais il ne luy fut possible, pour avoir eté decouvert par les compagnies de Monsieur frere du Roy, son ennemy, lesquels ce pauvre prince avisant venir de loin, et ayant entendu que c'etoient les compagnies du duc d'Anjou : « Je suis mort ! dit - il ; Dargence, tu ne me sauveras « jamais. » Comme aussy arriva incontinant Montes­quiou (-0, qui le tua de sang froit, par le comman­dement , dit-on, de son maistre ; ce prince s'étant coli-
(1) La journée de Sainct Denys .* Ie connétable Anne de Montmo­rency remporta la -victoire; mais il reçut plusieurs blessures dont il mourut. Il étoit âgé de soixante-quinze ans. — (-) Montesquiou : ca­pitaine des gardes da corps da duc d'Anjou.
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